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- Sport et loisirs
Via ferrata, randonnées équestres, hydrospeed ou itinérance à pied ou à vélo : l’Isère regorge de possibilités pour s’évader et se ressourcer en pleine nature sur des sites sécurisés et aménagés. Une terre d’évasion qui est aussi un formidable atout touristique.
Avec 9 000 km de sentiers balisés, l’Isère offre aux randonneurs de multiples possibilités et des sites encore sauvages. Une chance à préserver.
Courir, marcher, grimper… plus que jamais les activités outdoor ont le vent en poupe. Plus d’un tiers des Français âgés de 15 ans et plus s’y adonneraient régulièrement !
Entre ses quatre massifs montagneux, ses sentiers de randonnées balisés, ses paysages grandioses, ses falaises, l’Isère a largement de quoi les satisfaire, quels que soient leur passion et leur niveau. Et pas besoin d’être un sportif aguerri.
Soucieux de permettre à toutes et à tous d’aller s’y ressourcer, le Département a mis en place un schéma qui définit les axes principaux de sa politique outdoor. Le premier objectif est d’entretenir et d’aménager les sites où l’on peut pratiquer les activités de pleine nature afin de proposer une offre sécurisée et de qualité.
Responsable du plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR), il subventionne les intercommunalités et les parcs naturels pour la remise en état et le balisage des sentiers, soit pas moins de 9 000 kilomètres entretenus et contrôlés !
Par ailleurs et afin de combler les amateurs de sensations fortes, il finance la création, l’équipement et la labellisation des sites d’escalade, de trail, de vol libre ou encore des courses d’orientation.
Chaque saison, plus de 110 000 cyclotouristes passent par Vienne pour filer vers la Provence en empruntant la ViaRhôna, cette véloroute qui relie le lac Léman à la Méditerranée en longeant le Rhône.
De nouveaux enjeux à prendre en compte
Autre volonté : encourager un exercice responsable du plein air en bonne cohabitation avec tous les usagers. “Depuis le confinement, les Français se ruent sur les sports nature. Du coup, la fréquentation des sites augmente, alors que ces espaces sont aussi des lieux de vie et de travail. Ils sont de plus en plus menacés et requièrent donc une attention particulière, explique Nathalie Faure, vice-présidente déléguée à la montagne. Ainsi, dès qu’un site est très fréquenté, il faut veiller à le sécuriser, organiser l’accueil, la gestion, en prenant en compte tous les enjeux.”
À ce titre, depuis 2021, le Département engage un important travail de fond avec les collectivités, associations pour sensibiliser et informer les pratiquants outdoor des impacts de leurs activités. L’application Isère Outdoor leur fournit en temps réel la localisation des alpages et des espaces naturels sensibles avec les règles à respecter.
La nature et ses bienfaits sont aussi un formidable atout touristique. Pour promouvoir cette richesse, le Département soutient des événements d’envergure qui sont une véritable vitrine pour l’Isère et apportent des retombées économiques importantes.
Pour développer son attractivité, il a mis en place en 2017 les contrats de performance des Alpes de l’Isère (CPAI) de plaine et de montagne : il soutient les communes et intercommunalités qui ont des projets d’aménagements en faveur du tourisme (création de sites, mise en place d’activités ludiques au bord des lacs, requalification de bâtiments…).
Dans le même esprit, il a enclenché en 2021 un plan montagne avec une enveloppe de 10 millions d’euros sur trois ans, pour financer, par exemple, la rénovation thermique des refuges ou des aménagements favorisant les modes de déplacement doux.
Début 2024, un nouveau schéma touristique verra le jour pour un développement encore plus raisonné et harmonieux des activités de plein air.
©Thibault Lefébure
Interview
Christophe Suszylo, vice-président du Département en charge du tourisme et de l’attractivité, président d’Isère Attractivité.
“Nous sommes bien ici”
Isère Mag : En quoi la nature est-elle un atout touristique en Isère ?
Christophe Suszylo : L’une des grandes forces de l’Isère réside dans la diversité de son territoire et de ses paysages, au carrefour des climats alpin et méditerranéen, des rives du Rhône aux sommets des Écrins.
Nous nous inscrivons dans une démarche de tourisme raisonné avec une offre très large d’itinérance à pied, à vélo, à cheval, de très nombreuses activités outdoor, et des solutions de mobilité pour des séjours « décarbonés » (en train, bus, covoiturage…).
Nous venons ainsi de lancer La Belle Via, une véloroute qui longe la rivière Isère sur 364 km, dont 125 dans notre département, qui est connectée à la ViaRhôna : une variante pour rejoindre la Méditerranée. L’autre axe majeur, ce sont tous ces grands événements sportifs en pleine nature que nous accueillons en Isère.
Des trails et ultratrails de légende (L’Échappée belle, le Trail des passerelles, l’UT4M…), des courses cyclo de folie (l’Alpes Isère Tour, la Marmotte, le Brevet de randonneur des Alpes…), la plus grande manifestation mondiale de sports aériens et parapente (la Coupe Icare)… tous ces événements de premier plan contribuent à forger un sentiment d’ancrage chez les Isérois.
Et il y a aussi tous ces petits événements locaux, qui émaillent l'Isère et créent un lien de proximité avec les Isérois, leur donnant envie de faire du sport et de vivre autrement leur territoire. Nous sommes bien ici et nous le faisons savoir.
©F. Pattou
Nathalie Faure, vice-présidente du Département déléguée à la montagne.
“Une pratique responsable de la montagne”
Isère Mag : La montagne est de plus en plus fréquentée. Comment préserver ce milieu fragile sans entraver la pratique des sports nature ?
Nathalie Faure : Aujourd’hui, tous nos massifs sont accessibles en transports en commun. Mais nous devons continuer à prendre soin de notre territoire en permettant à tous de pratiquer des activités de pleine nature sans nuire à l’esprit des lieux. Les performances de nos stations représentent un enjeu économique important et nous devons aussi les aider à faire face à la concurrence. C’est tout l’enjeu du plan montagne que nous avons mis en place en 2021.
L’objectif est de valoriser la destination montagne dans une logique quatre saisons : création de pistes de VTT, adaptation des remontées mécaniques à d’autres pratiques… Tout cela doit se faire dans un esprit raisonné en veillant à la responsabilisation sociétale et environnementale de chacun : création d’équipements accessibles à tous, bien intégrés dans le paysage.
Le Département organise également les rendez-vous nature pendant tout l'été pour donner à connaître d'autres territoires magnifiques, celui des espaces naturels sensibles. Découvrir tout en apprenant à respecter !
On leur a demandé....
- Portrait
- PortraitDonner de l’élan au VercorsOrganisateur du triathlon EDF Vercorsman
- PortraitVoler au-dessus de la ChartreuseDirecteur technique de Prévol à Saint-Hilaire-du-Touvet
- PortraitPédaler léger sur la ViaRhônaDirecteur de l’office de tourisme de Vienne-Condrieu
- PortraitCréer, entretenir et modifier les sentiers de randonnéeAgent de développement à la Fédération française de randonnée
- Portrait
- PortraitValoriser les massifs et leurs stationsPrésident de Dose de sport
- PortraitGrimper dans la Vallée bleueMaire de Porcieu-Amblagnieu
- PortraitDécouvrir la Bièvre à chevalResponsable du centre équestre Équit’ à Commelle
- PortraitExplorer le ventre du VercorsPrésident de l’APSCV à Villard-de-Lans
Repères :
Pour une pratique raisonnée des sports de nature
Avec ses quatre massifs emblématiques, deux parcs naturels régionaux, un parc national, des lacs, des forêts, des milliers de kilomètres de sentiers de randonnée balisés… l’Isère est constituée d’une grande variété de paysages et d’espaces naturels encore sauvages propices à la pratique des sports de plein air.
Une terre d’évasion qui est aussi un formidable atout touristique, mais que nous devons protéger. D’autant que les activités nature connaissent un intérêt grandissant et que nos montagnes, champs et forêts sont de plus en plus fréquentés.
Aussi, pour réduire la pression exercée sur ces territoires, le Département, chef de file des sports nature, a mis en place un plan d’action visant à maintenir un juste équilibre entre les loisirs et les autres usages de ces milieux. Les espaces naturels appartiennent toujours à un propriétaire, public ou privé, et sont aussi le lieu d’habitation de nombreux animaux.
Le principal enjeu est de maîtriser les interactions avec les autres usages, agriculture, alpages et chasse. Un travail de fond a aussi été engagé avec les communes, les intercommunalités et les associations pour sensibiliser les usagers aux bonnes pratiques, mais aussi sécuriser, organiser l’accueil et la gestion des sites.
L’objectif est de pouvoir accueillir durablement du public et de continuer à positionner l’Isère parmi les destinations de qualité. Tout en préservant et respectant son environnement.
Pour trouver l’inspiration :
- Le site evasion.ishere.fr (plus de 150 idées de séjours à proximité)
- L’appli isereoutdoor.fr (245 parcours de rando, vélo, trail, sports nautiques…).
Zoom
Contribuez à l’entretien des itinéraires en partageant vos traces GPX !
Outdoor Vision : faire trace utile
Les pratiques outdoor sont synonymes d’évasion et de liberté… Au regard de l’augmentation de la fréquentation, du respect de la propriété et des enjeux pour la biodiversité, il devient toutefois nécessaire de mieux connaître les flux et les usages.
Et si vous partagiez vos traces GPX pour contribuer à l’aménagement et à l’entretien des itinéraires ? “Pour les adeptes des sports nature, c’est un moyen de préserver la qualité des sites”, rappelle Yannis Ameziane, chef du service jeunesse et sport au Département de l’Isère.
Si vous êtes équipés d’une montre connectée ou d’un smartphone, pour contribuer à cette démarche collective, vous pouvez partager votre trace en quelques clics sur l’application Outdoor Vision. Cet outil, développé par le Pôle national des sports nature, recueille exclusivement les données GPX (aucune donnée personnelle) et les compile de façon anonyme (sans autre utilisation).
Ceux qui utilisent déjà des applications comme Garmin Connect, Polar Flow ou Suunto pour préparer leur parcours ou mesurer leurs performances peuvent connecter leur compte à Outdoor Vision : le partage se fera automatiquement.
De juin à septembre, participez au Challenge Outdoor Vision et gagnez de nombreux lots (montres Suunto, chaussure Dynafit, bons d’achat d’équipements outdoor…) !
Plus d'informations : outdoorvision.fr
©Bruno Lavit
Zoom
Isère Outdoor répertorie les sites et les activités que l’on peut pratiquer en sécurité.
Davantage encadrer les sports nature
L’Isère dispose d’un large éventail de sites où il est possible de pratiquer des sports de pleine nature en toute sécurité. Mais lequel choisir ? Quelles précautions prendre avant de s’y aventurer et quels bons gestes adopter ?
En 2017, le Département a mis en place Isère Outdoor, une application disponible sur Apple Store et Android, qui répertorie tous les lieux où l’on peut marcher, courir, grimper, pédaler… Son objectif est de renseigner les Isérois comme les visiteurs sur l’offre proposée.
Elle permet de géolocaliser en direct le tracé du parcours, d’accéder à plusieurs fonds de cartes, dont celles de l’IGN, ainsi que de les télécharger, mais aussi de filtrer les parcours par distance, dénivelé, secteur géographique, de signaler un problème sur un itinéraire ou encore d’envoyer sa position par SMS en cas de difficulté.
En 2021, soucieux de promouvoir davantage ces sites, le Département a intégré dans cette application un programme de 50 escapades pour s’initier gratuitement à de nombreux sports de plein air encadrés par des moniteurs diplômés d’État tout au long de l’année.
Avec plus de 200 000 visites enregistrées en 2022, Isère Outdoor rencontre un véritable succès.
©Bruno Lavit
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Avec le Département, la Fédération des alpages de l’Isère sensibilise les randonneurs aux bonnes pratiques.
Mieux faire cohabiter les usages de l’espace : un enjeu prioritaire
“En Isère, nous avons 80 000 hectares d’alpages, qui accueillent 100 000 animaux. La forte augmentation de fréquentation récréative de ces espaces impacte fortement l’activité.
Les enjeux sociétaux du pastoralisme sont méconnus et les comportements nécessaires à une bonne cohabitation des espaces sont souvent peu acceptés. Du coup, de nombreux conflits émergent et compliquent le travail des éleveurs et bergers”, témoigne Joseph Paillard, technicien pastoral à la Fédération des alpages de l’Isère, qui mène un travail avec le Département pour sensibiliser les usagers.
“C’est la raison pour laquelle il faut transmettre une culture ‘agricole’ de la montagne auprès du grand public. Pour cela, nous agissons auprès des intermédiaires (offices de tourisme, accompagnateurs, encadrants des clubs…) qui se chargent de faire le relais.
Nous organisons aussi des événements comme le festival Pastoralismes et Grands Espaces qui se tient chaque année en octobre. Nous développons la signalétique pastorale pour rappeler les bons gestes à adopter.
Enfin, une information sur la localisation des troupeaux et chiens de protection est disponible sur l’application Isère Outdoor et dans les offices de tourisme pour savoir où ils se trouvent selon les périodes de l’été.”
©Fédération Alpages Isère
Zoom
La montée de la Dent de Crolles, une classique…
Marcher ou pédaler hors des sentiers battus
On ne les citera pas, mais, en Isère, certains spots naturels n’ont plus rien d’un havre de paix les week-ends, quand les files de voitures et de randonneurs s’allongent comme ombre au soleil et embouteillent le paysage.
Sans parler des déchets laissés sur place ! Pour les habitants, les agriculteurs, mais également la faune et la flore, les répercussions sont bien réelles. L’Isère regorge pourtant d’espaces tout aussi beaux, mais vides de promeneurs, en plaine comme en montagne.
Pour faire changer les habitudes, le Département a engagé depuis deux ans un travail de fond avec les différents territoires de l’Isère, pour les inciter à proposer des sorties alternatives et à les promouvoir.
“Cela nécessite une bonne connaissance du terrain. Nous nous appuyons ainsi sur les observations des écogardes pour connaître les sites en tension et préconiser aux professionnels du tourisme de nouveaux parcours à découvrir”, confirme Mathieu Rocheblave, responsable du tourisme dans le parc naturel régional du Vercors.